Lors de notre passage au Chili, un arrêt d’au moins quelques jours à Valparaíso était indispensable. La ville regorge d’histoire autour de son port et de ses quartiers, ou collines, appelées “Cerros”.
Valparaíso fut, à la fin du 19ème siècle, un grand port de commerce et même un des plus gros d’Amérique du Sud, mais la création du détroit de Panama au début du 20ème siècle a figé la ville dans le temps, qui s’est ensuite reconvertie dans la pêche. Elle est de nos jours renommée mondialement pour son art mural, sa culture et ses maisons colorées qui ont poussé un peu de manière anarchique à flancs de collines.
Valparaíso est magnifique à explorer, mais elle est aussi sympa pour se prélasser. En y restant 4 jours, nous avons pu en avoir un bon aperçu.
- Notre logement : Casa Volante Hostal – au milieu d’escaliers arc-en-ciel, au coeur du cerro Concepción. Une adresse super sympa dans un bâtiment en tôle. Les espaces communs sont grands, bien aménagés et les équipements sont bons. Par contre, ce genre de bâtiment a une très mauvaise isolation phonique et thermique. Il y fait bien froid en hiver dans les espaces communs, heureusement il y a du chauffage dans les chambres.
- Nos moyens de transport : Tout à pieds ! Sauf un Uber pour aller au terminal de bus de nuit (environ 1,5 euros).
- Notre petit resto préféré : Nous n’en avons fait qu’un (la vie coûte cher au Chili) mais nous l’avons beaucoup aimé 😉. Il s’agit de Al Alba qui se trouve à deux pas de notre hostel. Allez manger sur le rooftop et profitez des concerts ou expos qu’ils organisent 👌.
Note: Nous tenons à insister qu’en tant que touriste, vous allez être une cible privilégiée et que Valparaíso est tristement connue pour ses vols et agressions. Ne vous baladez pas avec des objets de valeur en vue (montre, collier, bracelet) et rangez votre appareil photo dans votre sac, ne vous baladez pas avec autour du cou. Au marché central, surveillez bien votre sac. J’ai malheureusement attrapé un pickpocket la main dans le sac, heureusement avant qu’il ne puisse prendre quoi que ce soit.
Rejoindre Valparaíso
Il est très facile de rejoindre Valparaíso depuis Santiago et même du Nord du Chili en utilisant les compagnies de bus comme Pullman et Tur bus.
A Santiago, les bus pour Valparaíso partent du terminal Alameda. Rendez vous directement au terminal pour acheter vos billets et monter dans le prochain bus. Il y a des départs toutes les 15-20 min avec Pullman par exemple. Le prix est de 3,500 pesos (4,5 euros) pour environ 1h45 de bus.
Le terminal de bus à Valparaíso se situe dans la partie plus récente de la ville, près de la place centrale O’Higgins. La plupart des gens prennent un logement dans les cerros touristiques à 3 où 4 km de là. Vous pouvez marcher, comme nous l’avons fait mais si vous avez vos gros sacs et que votre logement est dans les hauteurs de la ville, vous allez très vite le regretter. Dans ce cas, faites un combo bus public/funiculaire ou un Uber (course moins chère que les taxis), très fiable et safe comparé aux taxis.
Nous recommandons aussi de prendre un Uber si vous arrivez de nuit, il faut en general éviter de se balader tard le soir ou très tôt le matin avec toutes ses affaires.
A la découverte de Valpo
Valparaíso, ou Valpo comme l’appellent les chiliens, fait partie d’un ensemble de 4 villes qui se situent sur le littoral. Valparaíso correspond à la ville populaire avec son port de commerce. Il y a ensuite Viña del Mar, qui est la station balnéaire avec sa grande plage, suivie par Renaca et en dernier Concon, où vous pouvez vous balader sur des dunes de sable en bord de mer et faire du sandboard.
Pendant les 4 jours, nous sommes restés à Valparaíso où nous avons pris le temps de planifier la suite de notre voyage au nord du Chili et de nous balader dans la ville.
Se balader sans GPS dans les Cerros Concepción, Alegre et Miraflores
Les cerros les plus touristiques, Concepción, Alegre et Miraflores, le sont pour une bonne raison. Ils représentent ce que la ville a de meilleur à offrir. Ils sont d’ailleurs inscris au patrimoine culturel de l’humanité avec le reste du centre historique depuis 2003.
Vous passez de l’un à l’autre au grès des fresques murales et de petites rues mignonnes. Vous montez et descendez des escaliers colorés, faites du toboggan aussi sur un ancien lavoir dans le pasaje Galvez 😉 et vous vous posez dans une petit échoppe pour manger des empanadas, ou dans un restaurant avec rooftop pour admirer la vue. Nous avons passé deux bonnes journées à arpenter les rues de ces cerros et ceux aux alentours. Elles sont superbes à parcourir à toute heure de la journée.
L’art mural de Valparaíso
Certaines fresques sont récentes, d’autres sont là depuis plusieurs années déjà. Il semblerait qu’une seule fresque datant de la repression sous Pinochet soit encore intacte à l’extrémité de la ville mais nous n’avons pas réussi à la trouver.
L’art mural à Valparaiso est né dans les années 60, pour exprimer son soutien aux partis politiques de gauche réunis sous Salvador Allende, devenu président du Chili en 1970. Ces fresques ont depuis été recouvertes par l’armée pendant la dictature de Pinochet. Le renouveau de l’art mural dans les années 90 retranscrit cet héritage ainsi que des messages plus d’actualité sur la gestion du pays, le néolibéralisme, la pauvreté, et sur l’histoire indigène du pays avec les Mapuche par exemple.
Le plus gros des fresques se trouve dans ces cerros, avec la rue Ricardo Cumming qui est immense et toute recouverte. Suivez la du bas vers le haut, où vous arriverez à un très beau point de vue au niveau de la plaza Bismark. Vous pouvez trouver aussi un musée à ciel ouvert, que nous n’avons pas fait, dans le cerro voisin (Bellavista) situé dans les rues Rudolph et Ricardo de Ferrari.
Une architecture unique
En arpentant ces cerros vous verrez différents styles d’architecture. Certaines des belles maisons coloniales et palais se trouvent dans le cerro Alegre, vers le paseo Gervasoni. Vous y trouverez d’ailleurs pas mal d’artistes qui vendent leurs créations. Certains d’entre eux sont très connus et ont plusieurs fresques dans ces cerros. Ensuite, vous trouverez principalement des bâtiments colorés faits de bois et de tôle, qui résistent très bien aux séismes d’ailleurs. Ils représentent une grande partie de l’histoire de la ville.
Pour pouvoir resister aux tremblements de terre, fréquents dans la région, les premières habitations sont construites en bois et recouvertes de tôles pour la saison des pluies. Malheureusement le bord de mer fait que le metal s’abime et la peinture de bateau, facilement disponible, a été utilisé pour le protéger. Chaque maison était donc peinte aux couleurs de son bateau de pêche. A l’époque, ces maisons étaient vraiment en bord de mer et plus vulnérables, toute la partie basse de la ville a été construite en gagnant sur la mer au 19ème siècle.
Surplomber la ville et le port au coucher de soleil
Visiter une ville sans trouver un bon point de vue pour le coucher de soleil est inimaginable 🙂. Heureusement à Valparaíso nous sommes bien lotis parce que la ville en regorge et pas besoin de monter très haut dans les cerros.
Notre endroit préféré est le point de vue depuis la Plaza Bismark, où vous avez une très belle vue sur les cerros Miraflores et Alegre sur votre gauche, mais aussi les cerros Carcel et Panteon en face de vous.
D’autres miradors, plus bas dans la ville, sont magnifiques comme le Paseo Gervasoni, le Paseo Yugoslavo, le point de vue du restaurant El Internado ou encore le mirador 21 de Mayo dans le cerro Artillera qui surplombe le port.
Découvrir l’histoire de la ville avec un tour
Afin de comprendre un peu plus l’histoire de la ville et du Chili, nous avons opté pour un tour gratuit de la ville organisé par Valp’O Top qui propose des excursions en Français. Vu les difficultés que nous avions à comprendre l’espagnol chilien, nous ne voulions pas manquer 90% des explications du tour.
Allez jeter un coup d’oeil aux excursions privées qu’ils proposent, ils sont moins connus que l’agence principale “Tour 4 Tips” mais la qualité est au rendez-vous.
Pour un tour de la ville gratuit d’environ 3h, c’est tous les jours à 15h30 avec comme point de rendez-vous la très belle place Sotomayor et son monument naval à la memoire des combattants de la bataille d’Iquique. Le tour est gratuit mais un pourboire de 15-20 euros est en revanche attendu si vous avez apprécié le tour.
Nous avons choisis de faire le tour, sans le savoir, le jour des célébrations du nouvel an indigène (Mapuches, Aymaras et Rapa Nui) qui se déroule lors du solstice d’hiver, le 24 juin. Nous étions seulement deux couples de français avec notre guide Juan et nous avons pu profiter des célébrations avant de faire le tour. Juan est un artiste chilien qui parle un français parfait et qui vit à Valparaíso. Il connait très bien la ville et si vous lui demandez, il vous montera et expliquera certaines fresques qu’il a faites.
Manger des empanadas à midi
Tous nos repas de midi étaient composés d’empanadas haha 😊, c’est facile à manger sur le pouce et il y a de la variété ! Etant donné que nous venions de commencer notre tour du monde, nous avons voulu tous les goûter (queso, pino, napolitan, queso y pollo et d’autres moins communs).
Delicias Express, une petite échoppe située à deux pas de notre hostel, nous avait été conseillée. Ils proposent des dizaines de recettes d’empanadas préparés à la demande et qui sont frits, c’est quelque chose d’assez unique et très très bon! Comptez 1,500 – 2,500 pesos par empanadas.
Vous trouverez des empanadas partout sur votre chemin, vendus dans la rue ou dans une échoppe, ils coûtent généralement entre 1,000 et 1,500 pesos. N’hésitez pas à demander à votre hostel ou à des chiliens les endroits qu’ils recommandent.
Boire un Pisco Sour et pourquoi pas du Piscola
Nous avons goûté pour la première fois le Pisco Chilien à Valparaíso sous la forme d’un Pisco Sour et c’est excellent !
Une fois au Pérou on pourra comparer les deux 😉 Le Chili et le Pérou revendiquent tous les deux être à l’origine du Pisco, mais en réalité leurs processus de fabrication sont différents, même s’ils viennent de la même variété de raisin. On peut donc dire qu’il a un Pisco chilien et un Péruvien (plus connu en Europe).
Les chiliens raffolent d’un autre cocktail bien moins élaboré qui se boit plutôt avec du Pisco de basse qualité et qui comme son nom l’indique, le Piscola, se mélange avec du … Coca-Cola. Par contre, nous ne l’avons pas essayé, nous voulions rester sur la bonne note du Pisco Sour 😊
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