Notre expérience en trekking s’est bien développée au Pérou, où nous avons passé la moitié de notre séjour sur les chemins de randonnée. Nous avions hâte d’arriver à notre prochaine destination trekking, le Népal, pour parcourir la vallée de Gokyo.
Nous nous sommes un peu emballés sur ce coup là, je vous en dit plus après. Nous voulions repousser nos limites et apprécier un des plus célèbres paysages de haute montagne : la région de l’Everest.
Nous voilà donc fraîchement arrivés au Népal après un voyage en avion plutôt rocambolesque depuis le Japon !
Obtenir son visa à l’arrivée sur Katmandou
Après deux avions et une demie nuit à l’aéroport de Chengdu (Chine), nous voilà à Katmandou. Nous n’avions pas fait le pré-enregistrement de notre demande de visa en ligne, et nous tentons de comprendre tant bien que mal où nous devons nous rendre et ce que nous devons remplir dans ce hall bondé de voyageurs.
Après un premier arrêt à une borne pour créer notre demande de visa et prendre une photo, nous nous rendons dans une seconde file pour payer les frais du visa 30 jours, de 50 USD (Visas 15/30/90 jours, prix 30/50/125 USD, en Décembre 2019). Nous avions des dollars US en poche, mais nous nous rendons compte que nous pouvons payer par carte (VISA, Mastercard, avec 1 USD de frais) ainsi qu’en cash avec 18 monnaies différentes, dont le Yen japonais … que nous avons échangé contre des dollars US 😩.
Une fois la facture du paiement en poche, nous rejoignons l’ultime file pour recevoir notre visa. L’attente est très très longue, mais après un total de 4h, nous passons l’immigration avec le précieux sésame! 😅
Harka, avec qui nous avons organisé le trek, n’en revenait pas que nous ayons attendu si longtemps, un record pour lui ! Il faut dire que nous sommes en pleine saison de trek ici et que le processus d’obtention du visa est plutôt mal organisé.
Pour rejoindre le centre de Katmandou et le quartier de Thamel, Harka est venu nous chercher à l’aéroport, mais la solution pratique qui s’offre à tous les voyageurs est de prendre un taxi pré-payé au guichet, à gauche, juste avant de sortir de l’aéroport. Le prix du trajet se situe entre 600 et 800 Rps (4,5 à 6,5 euros).
Où dormir sur Katmandou avant et après le trek
Nous avions réservé nos logements via Booking et nous les recommandons fortement pour leur tranquillité, le personnel adorable, ainsi que leur super rooftop ! Il est bon de pouvoir profiter d’un bon lit, d’une bonne douche chaude et d’un peu de calme avant et après le trek.
- Rest Up Kathmandu Hostel : juste à l’extérieur de Thamel, chambre avec un lit double, un lit simple, une salle de bain privée et petit déjeuner inclus pour 17,7 euros/nuit pour 3 personnes
- Yog Hostel : *Notre coup de coeur 😍*, à 5 minutes à pieds à l’ouest de Thamel, chambre double très confortable avec salle de bain privée pour 11,7 euros/nuit pour 2 personnes
La vallée de Gokyo, des panoramas éblouissants
En parlant avec les autres voyageurs, dans l’avion comme à l’aéroport, on se rend vite compte qu’il y a deux destinations principales pour trekker : les Annapurnas et la vallée de l’Everest avec le fameux camp de base de l’Everest. Ces deux destinations sont très fréquentées et sont même appelées “les autoroutes du trek” lors des périodes Avril/Mai et Octobre/Novembre.
Malgré la haute saison et la surfréquentation de ces circuits, nous souhaitions faire un trek réputé afin de prendre nos marques pour de prochains voyages. En revanche, après notre expérience plutôt mauvaise du Salkantay au Pérou, dû à sa forte fréquentation, nous avons cherché une route un peu plus “oubliée” des trekkers.
Après quelques recherches, le trek qui nous a tout de suite intéressé est celui de la vallée de Gokyo. Le chemin passe dans la vallée parallèle à celle de l’Everest et offre une vue magnifique sur l’Everest et plusieurs sommets à plus de 8000 mètres depuis une “colline” qui culmine quand même à 5360 mètres, le Gokyo Ri. Nous avions identifié d’autres treks comme le Manaslu et le Langtang qui sont vraiment hors des sentiers battus mais nous les gardons pour une prochaine fois 😉.
Nous nous motivons un peu plus et décidons d’allonger le trek pour avoir une vue à la fois lointaine et proche de l’Everest. Nous allons donc monter par la vallée de Gokyo et descendre par la vallée de l’Everest en passant par le col de Cho La. Le trek passe donc de 8 à 15 jours !
Xavier, un ami de longue date, a été séduit par ce parcours et nous rejoins pour trekker pendant ces 15 jours. Ce ne vont pas être des vacances de tout repos mais il est mentalement et physiquement prêt !
Organiser son trek avec une agence locale
Ce parcours de 15 jours, notre tout premier, s’annonce plus long et plus difficile qu’initialement prévu, nous avons donc décidé de le faire avec guide et porteurs plutôt qu’en autonomie. Le guide étant pour nous nécessaire afin de passer le col qui se fait sur un glacier. Nous n’avions aucune expérience sur glacier et nous ne voulions prendre aucun risque.
Notre agence
Il existe des dizaines d’agences sur Katmandou qui proposent ce trek et la plupart des hostels ont même leur agence. Nous avons suivi les recommendations d’amis et avons contacté deux agences, dont “Nepal Hidden treks and expeditions”. Tous les retours sur cette agence étaient positifs et ils ont un guide qui avait déjà fait le trek que nous voulions faire quelques mois auparavant. De plus, le prix de 1169 USD par personne pour 15 jours, tout inclus, en tour privé, était intéressant.
L’agence Nepal Hidden treks and expeditions est une petite agence tenue par Harka, ancien porteur, qui a créé l’entreprise il y a plus d’une dizaine d’année. Son petit frère Hari, et par la même occasion notre guide, connait la région comme sa poche. Nous sommes partis avec ses deux porteurs de confiance, Bikash et Shem. Nous recommandons cette petite entreprise à 100%.
Sur ce type de trek, il ne faut pas toujours chercher à aller au moins cher, cela veut peut-être dire que les lodges sur le trek seront de moins bonne qualité ou que les choix de repas seront limités. Nous avions réservé le trek environ deux mois à l’avance mais ce n’est pas nécessaire, tout peut être organisé une fois sur Katmandou.
Trek en autonomie
Ce trek, ainsi que tous ceux de la région, sont tout à fait faisables en autonomie avec logement et nourriture en lodge, ou même en autonomie complète. Le parcours avec les arrêts et les journées d’acclimatation doit être étudié à l’avance, mais il est facile de trouver des itinéraires en ligne. Vous pouvez trouver notre itinéraire détaillé et des exemples de prix pour les chambres et repas un peu plus bas.
Avant de s’aventurer dans la région, souscrivez à une assurance qui inclut le rapatriement en hélicoptère sur Katmandou en cas de problème. Avec notre assurance Chapka, celui-ci était inclus.
Achats avant le départ
La veille du départ, nous passons dans Thamel pour faire quelques courses de base comme les snacks. Il y a un supermarché “Shop right” au milieu du quartier où vous pouvez acheter tous ce dont vous avez besoin.
Nous nous sommes fourni en bâtons de marche dans la boutique “Kala Pathar”, toujours dans Thamel, qui nous a été recommandée par notre guesthouse. Vous pouvez avoir un premier prix à 350 Rps la paire (2,8 euros).
Nous voulions aussi nous procurer guêtres et crampons pour la traversée du col “Cho La”, mais Hari nous a conseillé d’attendre Namche Bazaar pour voir si il y avait eu une tombée de neige dans les premiers jours de notre montée. Une fois à Namche, par précaution, nous nous sommes procurés, la paire de guêtres pour 750 Rps (6 euros) et la paire de crampons pour 1000 Rps (7,9 euros), après négociation. Il nous a été facile de les revendre sur la descente à d’autres trekkers.
Itinéraire du trek
Itinéraire Gokyo – Cho La pass – Everest Base Camp
La boucle totale fait environ 125 kilomètres avec 7 jours à plus de 4500 mètres d’altitude. Vous pouvez trouver l’itinéraire détaillé ici.
Changement de programme en cours de route
Notre itinéraire étudié et nos affaires prêtes, nous prenons la route au petit matin du 6 Novembre. Notre première grosse étape est d’atteindre le village de Gokyo, situé à 4800 mètres et 6 jours de marche, depuis Lukla. Une fois à Gokyo, du sixième au neuvième jour, je me suis senti de plus en plus faible, incapable de manger et malade. Je décris les symptômes et mesures des signes vitaux plus bas dans l’article, mais en résumé, le mal des montagnes me prenait et nous devions redescendre au plus vite.
A partir du neuvième jour, notre itinéraire en a donc pris un coup, et grâce à notre guide Hari, nous avons pu mettre en place un plan B qui ne dépasserait pas les 4000 mètres d’altitude. Après être redescendus sur Dole, 600 mètres plus bas, nous avons passé les jours restants à marcher de village en village entre les trois vallées au départ de Namche. Un parcours alternatif qui nous a permis de nous immerger dans la vie quotidienne des locaux ainsi que d’en apprendre plus sur la religion bouddhiste. Nous avons pris la direction des villages de Tengboche, suivi par Khumjung, Kunde et finalement Thame.
Détails du nouvel itinéraire
Jour 1 – Arrivée en avion sur Lukla au départ de l’aéroport de Ramechhap, situé à 4h de bus de Katmandou. Ensuite, 1h50 de marche de Lukla à Phakding, distance: 7.5 km. Dénivelé négatif de 230 mètres. La marche est principalement en descente.
Jour 2 – 4h30 de marche de Phakding à Namche, distance: 11 km. Dénivelé positif de 800 mètres. Une bonne partie de la marche se fait en montée douce, suivis par 2.5 km de montée plus raide pour rejoindre Namche.
Jour 3 – Journée d’acclimatation autour de Namche. Visite du musée du parc de Sagarmatha et arrêt au premier point de vue sur l’Everest. Marche vers le Everest View Hotel situé à 3850 mètres d’altitude. Très beau point de vue sur les sommets Nuptse, Everest, Lhotse et Ama Dablam.
Jour 4 – 4h50 de marche de Namche à Dole, distance: 12 km. Dénivelé positif de 600 mètres. Les premiers 5 km se font sur du plat ou en montée douce, suivis par un dénivelé positif de 300 mètres pour rejoindre Mong La, où vous avez une belle vue sur l’Ama Dablam. S’ensuit une descente assez raide vers le village de Phortse Tenga, dernier village pour prendre un repas avant Dole. S’en finit une dernière montée avec un dénivelé de 440 mètres sur 3 km pour rejoindre Dole.
Jour 5 – 2h15 de marche de Dole à Machermo, distance: 5.5 km. Dénivelé positif de 250 mètres. La marche se fait à flanc de montagne, quelques passages en montée mais la marche est agréable et facile. L’après-midi, nous prenons de la hauteur pour nous acclimater en montant vers le point de vue qui surplombe le village de Machermo. Nous marcherons sur la crête jusqu’à atteindre les 4800 mètres et avoir une superbe vue sur la vallée.
Jour 6 – 2h45 de marche de Machermo à Gokyo, distance: 7 km. Dénivelé positif de 360 mètres. La marche se fait tout en montée jusqu’à atteindre le premier lac de la vallée de Gokyo. Le terrain est plutôt plat jusqu’à atteindre le village de Gokyo, au bord du troisième lac. L’après-midi, nous nous rendons au quatrième et cinquième lacs (pour Xavier), avec observation du glacier Ngozumpa.
Jour 7 – Journée de repos pour Thibault et Morgane. Xavier monte au sommet du Gokyo Ri en fin de journée.
Jour 8 – Départ à 4h30 du matin pour monter le Gokyo Ri, distance: 2 km. Dénivelé positif de 530 mètres. Altitude maximale de 5360 mètres. Arrivée à 7h pour le lever du soleil. Repos l’après-midi.
Jour 9 – Descente vers Dole en passant par Machermo. 12,5 km en 4h de marche. Dénivelé négatif de 610 mètres. Récupération pendant l’après-midi.
Jour 10 – 4h de marche de Dole à Deboche avec un passage par Tengboche, distance: 8 km. Dénivelé négatif de 500 mètres. Descente de Dole vers Phortse Thanga sur 3 km, suivie par une montée de 1,2 km et 200 mètres de dénivelé positif pour rejoindre Phortse. S’ensuit une nouvelle descente de 2 km pour rejoindre la rivière Imja Khola et une montée finale d’environ 1 km et 300 mètres de dénivelé, en forêt, pour arriver à Tengboche. Deboche se trouve en contre bas à une petite demie-heure de marche.
Jour 11 – 3h30 de marche de Deboche à Khumjung, distance: 7,5 km. Dénivelé global quasi nul, altitude de 3800 mètres. Petite montée de 1 km pour rejoindre Tengboche, suivis par une descente de 2,5 km pour rejoindre la rivière Dudh Koshi avec un dénivelé négatif de 600 mètres. S’ensuit une longue montée de 4 km avec un dénivelé positif de 500 mètres pour rejoindre Khumjung.
Jour 12 – 3h30 de marche de Khumjung à Thame, distance: 11 km. Dénivelé global quasi nul, altitude de 3820 mètres. Après une montée avec marches sur 1 km, descente de 5 km avec un dénivelé négatif de 450 mètres. S’ensuit une longue montée de 5 km avec un dénivelé positif de 490 mètres pour rejoindre Thame.
Jour 13 – 2h30 de marche de Thame à Namche, distance: 9,0 km. Dénivelé négatif de 380 mètres. Hormis quelques passages qui montent sur une courte distance, le chemin se fait tout en descente jusqu’à Namche.
Jour 14 – 5h de marche de Namche à Lukla avec un arrêt déjeuner à Phakding, distance: 18 km. Dénivelé négatif de 600 mètres.
Jour 15 – Retour sur Katmandou, vol de Lukla vers l’aéroport de Ramechhap, suivi de 4h de bus.
Quelques ordres de prix sur le trek
Ces ordres de prix sont valables dans la vallée de Gokyo ainsi que dans les vallées alentours comme celle de l’Everest.
- Douche chaude – 500/600 Rps jusqu’à Dole. Possibilité d’avoir un saut d’eau chaude pour 350/400 Rps /litre. Les douches chaudes sont déconseillées au dessus de 4000 mètres à cause du froid. Il est préférable de se rincer au dessus d’un lavabo à l’eau froide ou battre son record de jours sans douche 😉 (10 jours pour nous).
- Wifi – Gratuite à certains endroits sur Namche Bazaar, payante par la suite à 100 Rps/heure ou 500 Rps en illimité. Il est possible d’avoir internet tout au long du trek à l’aide d’une carte prépayée, mais la connection semble faible et très inégale.
- Petit-déjeuner – 450 à 600 Rps jusqu’à Dole. Les prix prennent 100 Rps de plus une fois à Gokyo mais le choix reste grand.
- Dhal Bat végétarien – 600/650 Rps jusqu’à Dole. Les prix augmentent ensuite graduellement pour atteindre près de 800 Rps à Gokyo. Il y a un très grand choix de plats tout au long du trek.
- Thés – 120 à 180 Rps jusqu’à Dole. Eau chaude seule à 100 Rps.
- Chambre privée – prix fixe de 500 Rps et même parfois gratuite (après négociation) si vous prenez les repas à la lodge. Tous les lodges proposent le couvert en plus de la nuitée.
- Recharge de batteries (téléphone, appareil photo) – Gratuit à Namche, puis 350 Rps de l’heure/par charge. Le prix monte à 500/700 Rps par objet à recharger au plus haut. Tout dépend de la lodge choisie.
Mesure de nos signes vitaux en trek
Durant notre trek, Hari, avant chaque repas du soir à partir de Namche, et une fois sur Gokyo, matin et soir, mesurait nos signes vitaux avec un oxymètre qui se pince au doigt.
L’appareil mesure le taux de saturation en oxygène dans le sang (SpO2) ainsi que la fréquence cardiaque. L’oxymètre est très utile en haute altitude car il va permettre de suivre l’adaptation du corps à la nouvelle pression en oxygène, qui diminue avec l’altitude.
Lorsque nous sommes à une altitude nulle et au repos, le taux de saturation en oxygène dans le sang devrait être proche de 100%. En revanche, en montant en altitude, on devrait observer une diminution de cette SpO2 et parallèlement une augmentation de la fréquence cardiaque au repos pour compenser cette chute de SpO2.
Nous avons fait des mesures entre le 3ème et 10ème jour. En regardant les graphes plus bas, il est facile de deviner quelle est ma courbe de SpO2 vu que j’ai eu le mal des montagnes … 😅.
Pendant que le corps s’adapte, les symptômes du mal aigu des montagnes (MAM) peuvent apparaître dans les 4h à 12h après l’arrivée à la nouvelle altitude. Dans le cas où l’adaptation ne se passe pas bien, ils augmenteront sur une période de 3 à 4 jours. En revanche, si tout va bien, les symptômes devraient se réduire dans les 24h ou 48h, et la montée peut alors continuer.
Il y a une corrélation directe entre la SpO2 et le mal aigu des montagnes, j’en suis un bon exemple. Une SpO2 supérieure à 85 est très bonne, c’est ce que Hari obtenait le plus souvent. Une valeur entre 75 et 85 est considérée comme bonne, mais veillez à ce qu’elle augmente 12h à 24h plus tard. Une valeur entre 65 et 75 est considérée comme mauvaise. Dans ce cas là, un repos est nécessaire, il est important de surveiller les signes du mal des montagnes, et surtout, il ne faut pas continuer la montée. Une valeur en dessous de 65 est considérée comme alarmante, il faut alors redescendre au plus vite!
Le mal des montagnes (MAM)
Le mal aigu des montagnes se manifeste lors d’une montée en altitude trop rapide, lorsque le corps n’arrive pas à suivre et à compenser/s’adapter au manque en oxygène. Les personnes les plus sensibles au MAM sont celles qui font des treks en haute altitude en vacances, car elles n’ont aucune acclimatation préalable, et n’ont pas toujours le temps de bien s’acclimater avant de débuter la marche.
Le MAM sévit principalement au-dessus de 3000 mètres et sera vécu par plus de 90% des marcheurs, mais il sera majoritairement bénin avec seulement quelques migraines persistantes ou pas. A partir de 3500 mètres, il est bon de monter graduellement, pas plus de 300 mètres par jour, ou d’ajouter des journées d’acclimatation si la montée entre deux nuits consécutives est supérieure à 300 mètres. Il faut aussi très bien s’hydrater et avoir un bon repos.
L’échelle de Hacket
Il y a toute une liste de symptômes cliniques classés selon leur sévérité et intensité. En revanche, il n’y a pas d’ordre d’apparition, donc il faut bien écouter son corps.
Il n’est pas simple de mesurer la sévérité du mal aigu des montagnes, c’est pourquoi l’échelle de Hacket est utilisée. Il suffit d’additionner les points associés à chaque symptôme pour générer un score de gravité du MAM.
- MAM léger, score < 4 : La montée en altitude peut se faire.
- MAM modéré, score 4 à 6 : Il est nécessaire de rester à cette altitude plus longtemps.
- MAM sévère, score > 6 : Redescendre au plus vite à la dernière altitude où les symptômes étaient faibles ou inexistants. Une descente de 600 mètres est conseillée.
Symptômes valant 1 point :
- Céphalées
- Nausées, anorexie, perte d’appétit
- Insomnie
- Vertiges
Symptômes valant 2 points :
- Céphalées résistantes aux antalgiques (aspirine, paracétamol)
- Vomissements
Symptômes valant 3 points :
- Essoufflement au repos
- Fatigue anormale ou trop intense (état léthargique)
- Diminution de la diurèse
Pour sensibiliser les marcheurs sur le mal aigu des montagnes, des sessions d’information sont organisées gratuitement et quotidiennement par les centres de santé présents dans les villages principaux comme Namche Bazar et Gokyo.
Mon expérience du MAM
Dans mon cas, mon corps ne s’est pas bien adapté à cette nouvelle altitude. Lors de notre arrivée à 4800 mètres, le soir, soit 6h après notre arrivée à cette altitude, j’avais un score de 2. Le lendemain, dans la journée, un score de 4, et le surlendemain (après avoir fait le Gokyo Ri), un score de 7. Tous les symptômes que j’ai pu avoir sont surlignés en gras. En plus de cela, il faut savoir que l’on perd des forces et du poids rapidement car le corps a besoin d’énormément d’énergie pour lutter, et les nuits glaciales (sans chauffage) n’aident pas.
Je n’ai pas vécu les symptômes qui suivent car j’étais bien accompagné, mais il est bon de les mentionner pour comprendre la gravité du MAM. Les autres symptômes beaucoup plus dangereux si les premiers n’ont pas été écoutés sont l’œdème pulmonaire et l’œdème cérébral. Là, les choses se compliquent énormément et vous mettez votre santé (et votre vie !) à grand risque. Justement, un français arrivé deux jours avant nous sur Gokyo est décédé dans la nuit car il a continué à monter malgré des symptômes de MAM sévères.
Rappel – En cas de MAM et d’impossibilité de redescendre par soi-même, une évacuation par hélicoptère jusqu’à Katmandou sera nécessaire. Il faut donc prévoir de souscrire à une bonne assurance voyage qui couvre ce type d’urgence. Lors de notre trek, nous pouvions observer tous les jours, une dizaine d’hélicoptères venant évacuer des randonneurs.
Notre ressenti sur le trek
Hormis les quelques jours difficiles pour moi (Thibault) une fois à Gokyo, et la déception de devoir redescendre et non pas continuer par le col de Cho La, nous sommes très contents de ce trek et de l’agence ! Chaque personne réagit différemment à l’altitude et malgré une montée par étape avec deux journées d’acclimatation, cela n’aura pas suffit. Hari a été un très bon guide, il a su s’adapter à la situation, sans paniquer, et définir un nouvel itinéraire avec nous.
D’après le retour de personnes croisées sur la route, le trek tout entier est totalement faisable sans guide, ni porteur, et bon nombre de trekkeurs se lancent dans cette aventure. Nous serons de retour dans la région au plus vite !
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