Après avoir passé près d’une semaine à Sucre, capitale constitutionnelle de la Bolivie, où nous avons pris des cours d’espagnol pour nous remettre à niveau, nous nous rendons vers notre prochaine étape bolivienne. C’est parti pour 9h de bus en direction de Samaipata, un petit village non loin de la ville de Santa Cruz de la Sierra, situé au sud du parc national Amboró.
Le village de Samaipata est mignon et pittoresque, entouré de montagnes et de forêts. Le nom Samaipata signifie « repos dans les hauts plateaux » en Quechua. Le village porte bien son nom, l’endroit est très calme et relaxant, c’est d’ailleurs un lieu privilégié par les habitants de Santa Cruz pour se ressourcer le temps d’un week-end, loin du bruit et de la pollution de la ville. Le climat y est beaucoup plus chaud et humide qu’à Uyuni ou Sucre, mais plus frais qu’à Santa Cruz, on s’y sent tout de suite bien !
Dormir à Samaipata
Nous avons séjourné 3 nuits au Andoriña Hostel, que l’on recommande fortement ! Les chambres sont confortables et joliment décorées, il y a de l’eau chaude et le petit déjeuner inclus est excellent ! L’espace commun est également très agréable avec son joli patio fleuri et ses hamacs. L’hostel possède également un « mirador » sur son toit qui offre une vue sympa sur le village. Pour info, les prix sont moins cher sur place que sur Booking, et il est tout à fait possible de réserver par e-mail.
Repos à l’hostel Andoriña après notre bus de nuit !
Manger à Samaipata
Nous avons mangé plusieurs fois au marché, probablement le meilleur rapport qualité/prix du village. Un petit-déjeuner nous a coûté 7 Bs/personne (0,90 €) et un déjeuner 10 Bs/personne (1,3 €). Les quantités sont juste énormes en Bolivie, alors on en a vraiment pour son argent !
Nous avons également testé le Tango Café, à côté du marché, leurs empanadas à la farine de blé complet sont copieux, excellents et à un prix raisonnable (10-12 Bs environ).
Que faire à Samaipata ?
Depuis Samaipata, il est possible de randonner et de visiter de nombreux sites touristiques tels que El Fuerte (site archéologique pré-Colombien taillé dans la roche, inscrit au patrimoine de la culture et de l’humanité par l’UNESCO), les cascades Cuevas ou encore les lieux où Che Guevara fut emprisonné et assassiné.
Samaipata est aussi le point de départ pour visiter la partie sud du parc national Amboró, qui bénéficie d’une position géographique unique, à la rencontre de 3 écosystèmes différents : le bassin amazonien, le Chaco du nord et les Andes. Il est donc possible de trouver des espèces végétales et animales provenant de ces 3 écosystèmes dans le parc, ce qui le rend si spécial. Pour des raisons de budget, nous avons décidé de nous concentrer uniquement sur le parc national Amboró et de partir en expédition pendant 3 jours avec un guide en autonomie.
Visiter le parc national Amboró
Il est impossible de se rendre dans le parc national Amboró sans guide, il faut donc s’organiser avec une agence ou un guide local sur place. Nous sommes partis avec l’agence Chané Tours, qui proposait le meilleur prix, pour un trek de 3 jours en autonomie dans la selva (jungle) du parc Amboró.
Nous avons payé la somme de 1800 Bs tout compris (guide, transport, tente, sac de couchage et nourriture) soit environ 230 € pour deux. C’est un peu cher, on pense qu’on aurait pu négocier un prix plus bas sur place, mais nous avions réservé le trek à l’avance avant d’arriver à Samaipata. Par contre, nous n’étions que tous les deux avec notre guide, Aldo, ce qui était plutôt sympa !
L’agence a de très bons commentaires en ligne, toutefois en arrivant sur place nous n’avons pas eu la meilleure des impressions. La gérante n’était pas très agréable et on avait clairement l’impression de l’emmerder ! Nous n’avons pas reçu d’informations sur les vêtements/accessoires à apporter pour le trek, ni sur le déroulé des 3 jours. On partait donc un peu à l’aveugle, sans savoir à quoi s’attendre. De plus, au début du tour, notre guide Aldo n’avait pas l’air très bien organisé. Malgré cela, l’excursion s’est bien passée, et notre guide s’est révélé être débrouillard et savoir faire face à toute sorte de situations. Nous avons été au final plutôt contents de l’expérience 😊
Déroulé de notre trek
Jour 1
Nous arrivons à l’agence à 9h, avec nos gros sacs à dos contenant le strict minimum : nos habits, accessoires et affaires de toilette pour le trek. Nous avons laissé à l’hostel le reste de nos affaires, que l’on récupérera à notre retour.
On nous présente Aldo, qui sera notre guide pour les 3 prochains jours. On apprendra plus tard que celui-ci n’a que 22 ans ! Aldo nous donne nos sacs de couchage, que l’on range dans les sacs à dos, ainsi que notre tente, que Thibault fixe sur son sac. Quelques minutes plus tard, nous montons tous les 3 en voiture, direction la Laguna Volcán près du village de Bermejo.
Nous nous garons sur le parking du « Laguna Volcán Hotel Golf Eco Resort », construit au bord de la lagune, et entrons à l’intérieur de l’hôtel pour payer les droits d’entrée au parc (30 Bs/personne, soit 3,9 €). Nous traversons la partie extérieure privée de l’hôtel pour nous enfoncer dans le parc, la vue sur la lagune et les montagnes est très belle !
Après une petite heure de marche en montée, nous arrivons à un premier point de vue qui surplombe une partie du parc et ses montagnes rougeâtres recouvertes de végétation. La vue est superbe et nous nous arrêtons pour prendre quelques photos.
Nous continuons notre chemin, sur un terrain plat cette fois, et arrivons à un second point de vue surplombant une vallée où coule le Río Colorado, une rivière aux tons marron/rouge que nous longerons le 3ème et dernier jour de marche.
Nous descendons dans la vallée et commençons à nous enfoncer dans la forêt. Après plusieurs heures de marche, nous arrivons enfin au lieu de notre campement en pleine forêt. Un espace cuisine et deux espaces de camping ont été délimités par l’agence à l’aide de rondins de bois.
Il est maintenant l’heure de monter les tentes et de s’installer pour les deux prochaines nuits. Problème : Aldo a oublié les pieds de notre tente ! Il nous donne les pieds de sa tente, qui sont bien évidemment trop petits pour la notre. On bricole un peu avec des bouts de bois et de la corde pour les allonger et le tour est joué ! Ça tient plutôt bien en plus !
Pour monter la tente d’Aldo, il faut utiliser les moyens du bord… Thibault et lui partent donc à la recherche de bambous souples qu’ils découpent à la bonne taille avec la machette d’Aldo. C’est un peu bancal comme installation, mais bon, ça fonctionne !
Une fois les tentes mises en place, nous allons chercher du bois pour le feu et commençons à préparer le dinner : une soupe bien chaude !
A la fin du repas, quelques gouttes de pluie se font sentir, et nous partons nous coucher dans nos tentes respectives, en espérant que nous ne prendrons pas trop l’eau… car il faut dire que la qualité des tentes n’est pas tip top. Nous nous mettons dans nos sacs de couchage à même le sol tandis que la pluie se fait de plus en plus forte…
Jour 2
Il a plu toute la nuit, et notre tente a finalement plutôt bien résisté. Sauf du côté de Thibault qui a un peu pris l’eau. On ne peut pas en dire autant de la tente d’Aldo, son sac de couchage est bien mouillé !
Il fait encore très humide mais au moins il ne pleut plus ! Après un petit déjeuner composé de café, pain et dulce de leche (et de soupe de la veille pour Aldo), nous nous mettons en route pour aller voir une première cascade où il est possible de se baigner.
La marche pour aller à la cascade est relativement simple, le terrain est plutôt plat mais il nous faudra traverser une petite rivière à plusieurs reprises en sautant de rocher en rocher. Comme j’ai du mal à garder mon équilibre, Aldo me donne un grand bâton qui me permettra d’être beaucoup plus stable.
Après environ 1h15 de marche, nous y sommes ! La température a pas mal augmenté et il fait maintenant chaud. Nous nous mettons en maillot de bain pour nous baigner.
Alors que le plan initial était de rentrer au campement pour déjeuner puis grimper en haut d’une montagne afin d’avoir un point de vue panoramique sur le parc, Aldo nous propose de changer nos plans et d’aller à une seconde cascade, beaucoup plus grande, d’une hauteur de 100m. Le seul « problème » : il sait vaguement où elle est, mais n’y a jamais été. De plus, il n’y a pas de chemin tout tracé pour s’y rendre. Selon lui, il faudrait 4h aller-retour de marche. Ça nous tente bien, alors on accepte.
Tout d’abord, il nous faudra grimper au dessus de la première cascade. Aldo nous fait escalader une colline de terre, assez pentue. Le sol est meuble, et il est très difficile de trouver de bonnes prises. On s’aide en s’accrochant aux racines des arbres et aux lianes. A plusieurs reprises, on glisse de quelques mètres en arrière.
Nous arrivons enfin en haut de la colline, et continuons notre route dans la jungle en nous frayant un chemin à la machette parmi la végétation dense. Nous marchons et grimpons ainsi dans la jungle pendant environ 4h. Nous nous orientons en remontant la rivière, qu’il nous faudra traverser à de nombreuses reprises.
Il s’agit de la même rivière que précédemment : comme elle n’est pas très profonde nous passons en sautant de rocher en rocher pour traverser les pieds au sec. Je m’aide de mon bâton qui m’est d’une aide précieuse. Lors d’une de ces traversées, je me blesse sous l’œil gauche par inadvertance avec une branche précédemment coupée à la machette par Aldo. Heureusement, la coupure est nette et peu profonde, nous la nettoyons avec un mouchoir propre et de l’eau filtrée par nos gourdes LifeStraw.
Durant ces 4h de marche, je glisse de nombreuses fois sur les cailloux humides et instables de la rivière, et me trempe les pieds (et les chaussures) à plusieurs reprises ! Alors que je commence à désespérer, nous arrivons enfin à la fameuse cascade ! Le point de vue est vraiment beau, malheureusement le temps n’est pas de la partie et le ciel est assez couvert et brumeux. Nous prenons quelques photos et nous remettons en route afin de retourner au campement avant la tombée de la nuit.
Le retour sera beaucoup plus rapide car cette fois nous connaissons le chemin, qui de plus se fera en descente et non en montée. Nous arrivons au campement 30 mn après la tombée de la nuit, avec nos lampes frontales. La journée a été longue et riche en émotion ! Nous préparons le repas du soir avec Aldo, encore une soupe ! En attendant que ça cuise, nous mangeons également notre repas du midi, que nous avions laissé au campement ! Nous avalons notre soupe et nous mettons au lit pour une bonne nuit de sommeil !
Jour 3
Aujourd’hui est notre dernier jour de marche. Après un lever/petit déjeuner à 9h du matin, nous rangeons toutes nos affaires et défaisons le campement. Nous décollons à environ 10h, en direction de notre point de départ du Jour 1, cependant nous emprunterons un chemin différent.
Après un passage en forêt , nous marcherons pendant plusieurs heures le long du Río Colorado, une grande rivière assez large et profonde qui traverse une partie du parc national. La rivière est de couleur rougeâtre et bordée de formations rocheuses. Le paysage est vraiment beau malgré le temps grisâtre. Nous devrons traverser cette rivière de très nombreuses fois, il y a du courant et l’eau nous arrive jusqu’aux genoux. Il faut donc faire attention à ne pas glisser sur le fond caillouteux lors des traversées.
Aldo nous annonce que nous allons marcher la totalité du trajet pieds nus, car c’est plus pratique (en effet, nous allons traverser la rivière toutes les 5/10 minutes) ! Je rigole en pensant qu’il nous fait une blague, mais non, il est très sérieux ! Nous retirons donc nos chaussures et nous mettons en route pendant environ 4h. Nous faisons une pause déjeuner sur la route, le long de la rivière.
Après ces 4h de marche, nous arrivons enfin au village de Bermejo, point final de notre expédition de 3 jours dans le parc national Amboró. Comme nous sommes un peu loin de notre point de départ, Aldo stoppe une moto-taxi pour aller rejoindre la voiture. Nous l’attendons patiemment pendant près de 45mn et commençons à trouver le temps long ! Il arrive enfin et nous raconte alors ses péripéties : il a crevé un pneu sur le chemin …
Nous nous mettons finalement en route pour Samaipata, et arrivons au village après 1h de trajet, heureux en pensant à la douche bien chaude qui nous attend ! 😊 Pour la lessive, il faudra attendre d’être à La Paz, capitale administrative de la Bolivie, notre prochaine étape !
Malheureusement, les 18h de bus initialement prévues (depuis la ville de Santa Cruz) se transformeront en 28h à cause d’un accident sur l’unique route (hyper fréquentée) qui nous relie à La Paz.
Viva Bolivia ! 😊
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