Lors de nos quelques jours passés à La Paz, capitale administrative de la Bolivie, nous avons longtemps hésité quant aux activités que nous souhaitions faire dans la région.
Nous avons tout d’abord pensé à descendre la route de la mort à VTT, mais le prix de cette activité était trop élevé à notre goût. Nous avons ensuite voulu nous lancer dans le trek El Choro en autonomie, qui nous aurait permis de découvrir la même région (vallée des Yungas) mais à pieds, pour un prix bien plus intéressant. Nous avions même trouvé une boutique où louer tout l’équipement de camping nécessaire (ce qui n’est pas simple à La Paz) à un prix raisonnable : la boutique Andean Base Camp, située Avenida Illampu. Il s’agit en réalité d’un local situé dans un appartement, plutôt que d’une boutique au sens propre du terme.
Et puis finalement, nous avons été convaincus par Léa et Jules, rencontrés plus tôt dans le désert d’Atacama, de nous rendre en Amazonie bolivienne, dans la région de Rurrenabaque, où ils venaient de passer une semaine incroyable. Nous voulions initialement faire l’Amazonie au Pérou, dans la région d’Iquitos, mais après vérification, le prix des billets avait fortement augmenté… Alors on s’est dit pourquoi pas le faire en Bolivie tout compte fait ? Changement de plans, nous nous rendons au terminal de bus de Villa Fatima et réservons nos billets !
Se rendre à Rurre
Pour se rendre à Rurrenabaque, il existe deux possibilités : l’avion et le bus. L’avion étant complètement hors budget, nous avons bien évidement dirigé notre choix vers le bus ! Un trajet de 18h environ qui a plutôt mauvaise réputation : bus en mauvais état, passage par la nouvelle « route de la mort », mauvais état des routes, dangereux, chauffeurs parfois ivres, etc.
Honnêtement, nous avons été agréablement surpris par la qualité du trajet. Non, ce n’est pas une route parfaitement goudronnée et lisse. Oui, ça bouge pas mal dans le bus. Oui, par endroit la route est (très) étroite. Mais comparé aux autres trajets qu’on a fait en Bolivie, on relativise et on est loin du trajet « tape-cul cauchemardesque » dont on a entendu parler sur internet (d’après l’expérience que nous en avons eu du moins). Les chauffeurs font cette route tous les jours et la connaissent par cœur. Il y a bien sûr quelques accidents, mais ils restent relativement rares. Notre chauffeur a également dû souffler dans un éthylotest avant d’entrer sur le nouvelle “route de la mort”.
Nous avons choisi la compagnie de bus Flota Yungueña, car c’est celle qui avait les avis en ligne les moins pires. Le trajet aller nous a coûté 70 Bs/personne (pareil pour le retour). Un conseil, demandez les places en haut et tout à l’avant du bus. Elles ne coûtent pas plus cher, vous aurez plus de place pour vos jambes et surtout une superbe vue panoramique sur la route ! Croyez nous, ça vaut le coup d’œil 😉
Les péripéties de notre trajet La Paz – Rurrenabaque
Notre trajet commence par une grosse galère : à 13h, nous attrapons un colectivo (sorte de mini-bus vraiment pas cher, 2 Bs/personne) dans le centre de La Paz, en direction du terminal de bus de Villa Fatima d’où part notre bus à 14h. Il y en a pour 20 minutes de route, nous sommes donc larges niveau temps. Mais ça, c’était sans compter une manifestation dans La Paz qui a pour conséquence de bloquer tous les axes principaux de la ville. Résultat : nous arrivons au terminal de bus à 14:15, et espérons très fort que le bus aura du retard (comme c’est souvent le cas en Bolivie).
Malheureusement, c’est bien connu, les bus sont toujours à l’heure LA fois où TOI tu es en retard ! A l’agence, on nous annonce donc que notre bus est parti pile à l’heure il y a 20 minutes. Le monsieur a pitié de nous et nous donne gentiment la plaque d’immatriculation de notre bus, en nous disant qu’on peut essayer de le rattraper avec un taxi ! C’est un peu risqué, mais bon, on se dit qu’on a rien à perdre (à part notre argent) !
Nous hélons donc un taxi, et expliquons rapidement au chauffeur notre problème. Il nous dit que nous pouvons peut-être le rattraper, mais à un endroit seulement : un payage sur la route à 15 minutes de voiture. En effet, tous les bus pour Rurre y passent et se retrouvent souvent bloqués là bas pendant quelques temps à cause du traffic. Les bus en profitent également pour faire de l’essence. En gros, c’est notre seule chance !
Nous montons donc en voiture avec lui, sans demander le prix… La route est longue et nous nous demandons vraiment si nous allons réussir à rattraper notre bus, ça nous semble un peu perdu d’avance ! Pourvu que la course en taxi ne nous coûte pas un bras ! Nous arrivons finalement au payage après 15-20mn de taxi et nous retrouvons dans la longue file de bus et voitures. Depuis le taxi, nous ne voyons pas notre bus.
Thibault descend alors du taxi et commence à courir pour remonter la file des véhicules. Il arrive au niveau d’un bus de la compagnie Flota Yungueña pile au moment où celui-ci passe le payage. Bingo, c’est la bonne plaque d’immatriculation ! Il attire l’attention du chauffeur, qui accepte de nous attendre à la station service située après le payage.
De retour au taxi, nous payons le chauffeur (40 Bs, un peu cher mais toujours mieux que de racheter un ticket de bus !) et récupérons nos gros sacs à dos. Nous nous mettons alors à courir pour rattraper le bus, qui est en train de faire de l’essence. Nous sommes à 4000m d’altitude, et à bout de souffle ! Nous arrivons enfin au niveau de la station service et miracle, notre bus est bien là ! Je n’arrive pas à croire qu’on ait finalement réussi à le rattraper 😊
Le reste du trajet (dans le bus cette fois) se passera sans encombre. La route passe dans la vallée des Yungas et est vraiment magnifique. On en prend plein les yeux depuis nos places tout à l’avant du bus ! Nous arrivons à Rurrenabaque après 15h de route, avec donc 3h d’avance.
Notre bus pour Rurre… Nous sommes en de bonnes mains pour affronter la route de la mort 😂
Se déplacer à Rurre
Nous n’avons pas vu beaucoup de taxis à Rurrenabaque, mais plein de petits tuk-tuks à moteur. Attention aux arnaques du type le prix annoncé se transforme en prix par personne à la fin de la course. Pensez à bien mettre les choses au clair avec le conducteur avant de monter. Nous avons payé 10 Bs/personne pour le trajet Terminal de bus – Rurrenabaque (environ 3 km), mais on a entendu dire qu’il est possible de ne payer que 5 Bs total pour la course.
Amazonie : Pampa vs. Selva
Un des avantages de Rurrenabaque, c’est qu’on peut y visiter la Selva ET la Pampa. En comparaison, il n’y a que la Selva au Pérou.
- Selva : la jungle, avec beaucoup d’arbres de très grande taille. Une végétation dense, où vivent de nombreux mammifères, qu’il est néanmoins difficile d’observer (aucune garantie de voir quoi que ce soit). C’est la forêt amazonienne comme on se l’imagine.
- Pampa : zone marécageuse, avec une végétation très basse, où il est possible d’observer beaucoup d’oiseaux et de reptiles très facilement le long de la rivière. Une espèce de zone “pré-Amazonie” où on a la garantie de voir plein d’animaux, à la façon d’un safari.
Nous avons choisi de faire les deux, car nous voulions absolument voir des animaux (3 jours Pampa) mais nous ne voulions pas pour autant passer à côté de la partie jungle (3 jours Selva) !
Notre agence à Rurre
Nous avons choisi l’agence Sunset Travel, qui nous avait été conseillée par Léa et Jules. Nous avons demandé à avoir les même guides qu’eux, car ils en avaient été très contents. Nous n’avons pas eu à négocier sur place car la gérante de l’agence nous a directement fait les même prix que ceux qu’ils avaient négocié une semaine plus tôt. Nous avons donc payé un total de 1400 Bs/personne (180 euros) pour 3 jours dans la Pampa (avec Juan Carlos) et 3 jours dans la Selva (avec Ronald).
Il existe apparement depuis peu une loi stipulant qu’il est interdit de payer moins de 1200 Bs/personne pour un tour Pampa ou Selva. Les agences affichent d’ailleurs cette loi dans leurs locaux pour dissuader les touristes de négocier, mais ça reste la Bolivie et TOUT se négocie. La femme de l’agence nous a d’ailleurs demandé de ne pas dire aux autres touristes avec nous dans la Pampa le prix que nous avions payé, car ils avaient évidement payé bien plus cher que nous.
Les logements de l’agence Sunset Travel sont assez rudimentaires et basiques (comparé à ceux que proposent d’autres agences), ce qui explique en partie les prix plus bas. Personnellement, on s’en fichait de dormir dans des super éco-lodges, alors ça ne nous a pas gêné. La nourriture était très bonne et copieuse lors de nos deux excursions (Pampa et Selva), et nos deux guides (Juans Carlos et Ronald) étaient vraiment supers !
Dormir à Rurre
L’hôtel dans lequel nous avons séjourné (Hotel Tacuaral) possède de grandes chambres avec salles de bain privées dotées de douches immenses, du jamais vu en Bolivie ! La pression des douches était d’ailleurs excellente et l’eau bien chaude. Des ventilateurs performants sont présents dans toutes les chambres et les fenêtres sont munies de moustiquaires (sans trous 😉). L’hostel a été construit récemment, du coup tout était encore neuf et en bon état. Un petit déjeuner était également inclus (nous n’étions pas au courant car pas spécifié sur Booking.com) et composé de café, thé, pain, beurre et confiture en libre service. La cuisine semble aussi ouverte à tous mais nous ne le savions pas. Un très bon rapport qualité/prix à Rurrenabaque. Nous avons payé 110 Bs/nuit (14 euros).
Seul point négatif : l’hôtel n’a pas trop de charme ni de piscine, comparé à d’autres logements que nous avons pu voir à Rurre (mais qui eux ont des moustiques !). A vous de voir ce que vous préférez 😉
Manger à Rurre
Après près d’un mois passé en Bolivie, nous commencions un peu à saturer de la cuisine locale, alors nous nous sommes accordé quelques petits plaisirs en terme de nourriture !
- Boulangerie française “Panadería Paris” dont la réputation des pains au chocolat n’est plus à faire ! Un délice, faits avec du vrai chocolat de la région. On y a mangé 3 fois, rien que ça ! Niveau prix, c’est 5 Bs/0,65 euros le (petit) pain au chocolat, autant dire une fortune pour la Bolivie ! Ils font également de très bons pains, qui ressemblent beaucoup à la baguette française en terme de goût !
- Pizzeria “Bella Italia” : la pizza de taille moyenne est suffisamment grande pour deux personnes ! On a fait moitié/moitié avec Thibault pour la garniture et c’était parfait ! Bon et prix très raisonnable pour une pizza.
Boulangerie française “Panadería Paris”
Sinon, comme dans toutes les villes boliviennes, il est possible de manger au marché pour un excellent rapport qualité/prix, ou encore dans les stands de nourriture situés le long de la rivière Beni. Nous ne les avons pas testé, mais ça avait l’air très sympa, en particulier pour le petit déjeuner quand la lumière est encore douce et la température clémente !
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