Le “Three Capes Track” , en Tasmanie, est un trek relativement nouveau qui a été inauguré en Décembre 2015. Il est depuis devenu une alternative assez populaire au célèbre “Overland Track” ! Ce trek de 4 jours au sein du Tasman National Park s’étend sur 48 kms, avec un niveau de difficulté classé facile/modéré, particulièrement adapté aux débutants. Le parcours du trek est fixe, et l’hébergement se fait en éco-cabines, ce qui permet d’alléger le sac à dos. De plus, les sentiers de randonnée sont composés principalement de larges chemins en gravier, de plateformes en bois et de marches pour les passages en pente, ce qui facilite le parcours tout en permettant de préserver au maximum le côté sauvage de la péninsule, en forçant les trekkers à rester sur un chemin tout tracé.
Les départs étant limités à 48 personnes par jour, il est primordial de réserver son trek à l’avance. Cela se fait directement via le site officiel du Three Capes Track. Le prix s’élève à 495 AUD par personne (environ 312 euros), ce qui est très cher malgré le coût élevé de la vie en Australie. Toutefois, les chemins de randonnée sont extrêmement bien aménagés, les éco-cabines sont de qualité et leur emplacement est top. Les rangers fournissent beaucoup d’informations aux trekkers chaque soir, et les paysages sont vraiment magnifiques ! De plus, tout au long du chemin, vous découvrirez un total de 40 points d’arrêts, facilement repérables par une installation artistique. A chacun de ces points d’arrêt, vous serez invités à découvrir une histoire sur la zone que vous êtes en train de traverser (dans un livret qui vous sera remis à Port Arthur). On a beaucoup aimé le concept, et on est au final très contents de cette expérience 😊
Ce qui est compris dans le prix :
- La visite du site historique de Port Arthur (classé au patrimoine mondial de l’UNESCO), avant et/ou après le trek
- Une balade en bateau d’environ 1 heure pour observer les célèbres falaises de la péninsule depuis la mer, et atteindre le point de départ du trek (départ à 11:30 ou 14:30 de Port Arthur)
- 3 nuits en éco-cabines
- Transfert en bus depuis Fortescue Bay (fin du trek) jusqu’à Port Arthur (départ de Fortescue Bay à 14:30 ou 16:00, 30 minutes de trajet)
- Parking gratuit à Port Arthur, pendant toute la durée du trek
Lors de la réservation, vous devrez choisir un horaire de départ pour le bateau, ainsi qu’un horaire de retour pour le bus. Nous avons opté pour le départ en bateau à 14:30, qui permet de visiter le site de Port Arthur tranquillement le matin (1 à 2h suffisent), et le retour en bus à 16:00, qui permet de profiter pleinement de la dernière journée de marche, ainsi que de la plage à Fortescue Bay. La dernière journée de trek est la plus longue/difficile, si vous choisissez le bus de 14:30, il vous faudra commencer la marche vers 7h30 dernier délai.
Le parcours du Three Capes Track
Jour 1 : Port Arthur à “Surveyors” (4 kms)
Le trek commence à Port Arthur, où nous embarquons sur un bateau de la compagnie Pennicott Wilderness, pour un tour en mer d’environ 1 heure. Sur le chemin, nous observons des albatros et découvrons les falaises du Tasman National Park, où nous passerons les 4 prochains jours. Le bateau nous dépose ensuite sur la magnifique plage sauvage de Denmans Cove, où le parcours terrestre débute. Nous sautons du bateau, traversons la plage et arrivons à une station de nettoyage pour les chaussures de marche, étape obligatoire afin de protéger les plantes et les animaux des maladies transmises par le sol. Le chemin jusqu’à la première éco-cabine est facile et assez court, environ 4 kms, alors inutile de se presser ! Arrivés à l’éco-cabine “Surveyors”, où nous passerons la première nuit, nous découvrons notre chambre et profitons des installations mises à notre disposition (terrasse, chaises longues, livres, jeux de sociétés) pour nous relaxer et profiter de la vue sur le Cape Raoul.
Jour 2 : “Surveyors” à “Munro” (11 kms)
Le temps de marche estimé pour rejoindre la seconde éco-cabine, “Munro”, est de 4 heures seulement, et le chemin est encore une fois relativement facile. Vous pouvez donc choisir de faire la grasse matinée et de prendre votre temps avant de vous mettre en route.
Sur le chemin, nous traversons des forêts d’eucalyptus, situées le long des falaises, avant de changer totalement de décor et de traverser la vallée d’Ellarwey, réputée pour sa végétation basse et ses vents puissants.
Le parcours de cette deuxième journée se termine par un court passage en forêt tropicale, beaucoup plus humide, avant d’arriver à l’éco-cabine de “Munro” où nous passerons la deuxième nuit. Cet hébergement est le seul possédant des douches, situées en extérieur et fonctionnant grâce à un système de saut d’eau (chaude !) et de poulie.
Jour 3 : “Munro” à “Retakunna” – via Cape Pillar (19 kms)
Au réveil, nous sommes excités à l’idée de découvrir les célèbres et spectaculaires falaises du Cape Pillar ! Problème : la brume est tombée, nous sommes dans le brouillard complet, et en plus il pleut ! Nous décidons de retarder notre départ au maximum, en espérant que la brume se lève.
A 10:30, voyant que le temps ne s’améliore pas, et compte tenu de la longue journée de marche qui nous attend, nous décidons de nous mettre en route. Certains décident même de ne pas faire la marche et de rejoindre directement le troisième logement. Nous laissons notre gros sac à dos dans une petite cabane prévue à cet effet, et partons donc avec un petit sac, bien plus léger. La marche est longue, mais très facile. Nous ne voyons pas grand-chose à cause de la brume. En arrivant près de la “Blade” et du Cape Pillar, la brume se lève, et nous apercevons enfin les célèbres falaises abruptes de dolérite, l’ile de Tasman et son phare ! Arrivés en haut de la “Blade”, nous bénéficions de 5 minutes avec une vue plutôt dégagée, puis la brume retombe.
Une fois arrivés au bout du Cape Pillar, nous rebroussons chemin sous la pluie pour retourner à “Munro”, récupérer nos sacs à dos et déjeuner. Le temps est de plus en plus mauvais, et il pleut maintenant des cordes. Un thé bien chaud pour se donner du courage, et nous repartons pour une heure de marche jusqu’à l’eco-cabine de “Retakuna” où nous passerons notre dernière nuit.
Jour 4 : “Retakunna” à Port Arthur – via Cape Hauy et Fortescue Bay (14 kms)
Le Jour 4 est incontestablement le jour le plus difficile du trek, on comprend mieux pourquoi celui-ci possède un niveau de difficulté classé facile/modéré. Le mauvais temps s’est enfin levé, et une belle journée s’annonce devant nous. Il faut compter environ 2h de marche pour rejoindre le sommet du Mont Fortescue depuis “Retakunna”, on peut vous dire que ça monte pas mal et que la pente est assez raide ! Rien d’insurmontable, quelques petites pauses suffisent pour reprendre son souffle en chemin ! Le Mont Fortescue est en fait une immense forêt tropicale humide, et la végétation y est magnifique ! Nous avons vraiment adoré ce passage du trek ! Arrivés au sommet du Mont Fortescue, on profite d’un magnifique point de vue sur la mer Tasman, avant de continuer notre chemin, en descente cette fois. C’est tout de suite beaucoup plus facile !
Nous arrivons à une jonction sur le trajet. A droite : un chemin qui nous amène jusqu’au falaises du Cape Hauy (aller-retour). A gauche : le chemin qui nous conduira jusqu’à la plage de Fortescue Bay, où se terminera notre trek. Nous laissons nos gros sacs à dos à cette jonction, et nous dirigeons vers le Cape Hauy. Le chemin est très vallonné, nous enchainons les montées et les descentes. Arrivés au Cape Hauy, la vue est spectaculaire, et on se dit que la journée de marche en valait la peine ! Il y a beaucoup de vent à l’arrivée et la vue est vertigineuse. Nous repérons alors des grimpeurs qui escaladent les falaises abruptes sous nos yeux …
Le Cape Hauy est d’ailleurs le seul “Cape” accessible et ouvert à la randonnée sans devoir passer par le trek. Il faut compter quelques heures de marche aller/retour depuis Fortescue Bay, qui est accessible depuis Port Arthur par le bus.
Nous rebroussons chemin, récupérons nos sacs à la jonction, et continuons notre route jusqu’à la plage de Fortescue Bay. Comme on est un peu en avance, on se prend un café, une glace, et on se pose sur la plage en attendant notre bus pour Port Arthur.
Les logements du Three Capes Track
Durant ce trek, nous avons dormi chaque soir à un endroit différent, dans des éco-cabines situées en pleine nature. Sur chaque site, un ranger était là pour nous accueillir et nous répartir dans les différents dortoirs. Nous avons également été accueillis par d’innombrables wallabies sauvages, qui se baladaient aux alentours des cabines ! La vie sauvage est très développée dans le parc national, et il n’est pas impossible de croiser un wombat ou un opossum sur votre chemin une fois la nuit tombée (cela nous est arrivé un soir alors que nous allions nous brosser les dents) !
Chaque soir, un débrief d’environ 20 minutes était organisé vers 18h par le ranger en poste. Le ranger nous donnait d’inombrables informations et annecdotes sur la région, puis nous détaillait le programme de la journée du lendemain. Le débrief commencait et finissait toujours de la même manière : une phrase pour rendre hommage et remercier le peuple aborigène des Pydarermes, auxquel les terres du trek appartiennent.
Les éco-cabines du Three Capes Track sont toutes composées d’une partie “cuisine/vie commune”, d’une partie “dortoirs”, et d’une partie “toilettes/lavabos”. La seconde cabine “Munro” possède même une douche. De grands réservoirs sont présents sur chaque site pour collecter l’eau de pluie, qui est ensuite utilisée par les trekkers sur place.
Les cuisines disposent de plaques de cuisson au gaz, ainsi que de bouilloires, casseroles, poêles, planches à découper et ustensiles de cuisine. On y trouve également de quoi faire la vaiselle (bassines et liquide vaiselle bio-dégradable), ainsi que des prises USB permettant la recharge des téléphones portables.
Dans les espaces de vie commune, nous avons trouvé de nombreux livres et informations sur la faune, la flore et l’histoire de la région. Des tapis de yoga étaient aussi à la disposition des trekkers.
Contrairement aux cuisines et aux espaces de vie commune, les dortoirs ne sont ni chauffés, ni eclairés. Il est donc utile d’avoir une lampe frontale avec soi ! Les chambres disposent de lits superposés, avec des matelas en mousse à mémoire de forme qui étaient très confortables (mais pas d’oreillers). Il vous faudra donc apporter votre sac de couchage. Nous avons vraiment bien dormi durant toute la durée du trek, c’était un véritable luxe !
Que mettre dans son sac à dos ?
Une checklist détaillant tous les essentiels, vêtements, affaires de toilettes et nourriture nécessaire aux 4 jours de trek est disponible ici, sur le site du Three Capes Track. Cette liste est très complète, et nous la conseillons à toute personne souhaitant faire ce trek. Gardez aussi en tête que vous devrez transporter avec vous tous vos déchets, et ne rien laisser dans le parc national !
Nous avons réalisé ce trek début Mars, ce qui correspond à la fin de l’été australien, et il n’a pas fait très chaud ! Nous vous conseillons donc d’emporter des affaires assez chaudes, pour la marche, mais surtout pour les soirées passées aux éco-cabines !
L’ambiance du trek
Le Three Capes Track étant limité à 48 départs par jour, il y a relativement peu de personnes sur les différentes parties du trek. Personnellement, nous avons eu la sensation d’être “seuls” la plupart du temps, mis à part la section du parcours permettant de rejoindre Cape Hauy et Fortescue Bay (partie accessible aux autres randonneurs).
L’ambiance au sein du groupe était vraiment bonne et détendue. Nous avons beaucoup apprécié le fait de retrouver les même 48 trekkers chaque soir aux différents logements, et de pouvoir échanger avec eux autour d’un repas, d’un jeu de société ou d’un verre de vin ! Car oui, les australiens avaient tous apportés avec eux vin, fromage et crackers … On faisait pâle figure avec nos soupes et nos salades de riz !
Pour info, la majorité (90%) des personnes réalisant le Three Capes Track sont australiens, et viennent principalement de Tasmanie, de Sydney ou de Melbourne (existence de vols direct jusqu’à Hobart). Lors de notre trek, nous étions seulement 5 étrangers au sein du groupe : un américain, un couple d’israéliens vivant à Singapour et nous deux !
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